Les explorateurs

20 mai 2017, Verjux 07h00. Deux jours auparavant, un couple d’Elanion blanc a été observé, paradant sur le site… Je profite du week-end pour me rendre sur les lieux de bonne heure. Perché sur un petit arbuste, éclairé par le soleil levant, le rapace est visible de loin. Mais mon regard est d’abord attiré par la silhouette d’un faucon posé à ma droite sur un arbre mort, à une cinquantaine de mètre: je ne rêve pas, c’est une femelle de faucon Kobez ! 07h30. L’Elanion reste longtemps immobile sur son perchoir, afin d’immortaliser l’événement, j’approche à découvert le long de la digue et réalise quelques digiscopies. Arrivé à environ 250 mètres de distance, il s’envole et se pose un peu plus loin au sommet d’un saule: n’insistons pas plus.

08h30 Retour au point de départ, le petit rapace est toujours bien en évidence. A l’horizon, le vol des tadornes de belon locales, derrière moi, le chant de la Cisticole, et enfin la-haut, les Guêpiers d’Europe en chasse. On m’aurait décrit une telle scène il y a 10 ans en val de Saône, je ne l’aurais pas cru… 21 mai 2017 17h00. Cette fois je ne vois ni Elanion ni Kobez. Je m’installe à l’ombre d’une haie pour peindre « la prairie des miracles », en compagnie des libellules, des faucons hobereaux et des faucons crécerelles

22 mai 2017 06h00. La journée s’annonce chaude et ensoleillée, une belle nappe de brume recouvre la prairie. Je profite de l’aubaine pour me poster près de la digue, et attends la dissipation du brouillard. 06h45. Je distingue 2 silhouettes fantômes sur le petit arbuste: serait-ce le couple d’Elanion ? Suspens… 06h50. Un des deux oiseaux est parti.. 06h55. Cette fois le doute n’est plus permis: c’est un faucon Kobez. Vers 07h00, il part à la chasse.

09h00 Les amis ornithos du coin arrivent sur place, et décident de prospecter de l’autre côté de la digue: un des deux élanions est retrouvé au milieu de la prairie. Chouette ! toujours là… Pendant ce temps, nous observons la technique de chasse des faucons kobez: posés au milieu des cultures, ils capturent des insectes au sol, en marchant ou en volant sur quelques mètres. Au moment de quitter les lieux, un peu avant 10h, je retrouve une des deux femelles au bord du chemin, très collaborative.

19h. Je me dirige vers la digue pour donner une coup de longue-vue dans la prairie de Saint-Maurice-en-rivière. Et l’Elanion est au même endroit que ce matin, perché près des tas de bois. Impossible de faire le moindre cliché à cette distance et avec les brumes de chaleur. Dommage car la lumière est plutôt belle, on aperçoit à l’horizon le massif des Alpes.

Ce sera la dernière image de l’oiseau, l’élanion ne sera plus revu par la suite.