Affût flottant en prairie inondable

Affût flottant en prairie inondable

8 mai 2013. Récit d’une « billebaude flottante » dans un pré inondé du val de Saône.

5h45. Aucun nuage, légère brume, pas de vent, température douce…ce petit matin est un petit miracle après tant de journées agitées. La Saône amorce une lente décrue, les prés vont rester inondés quelques jours. C’est dans un concert de courlis et de grenouilles que je progresse dans cette grande mare temporaire. Une écoute plus attentive permet de reconnaître le chant de la rainette dans le bocage, de la bergeronnette printanière et du bruant des roseaux, tous deux perchés sur un piquet, et au loin, le Oui-kè ouikè ouikè des barges à queue noire.
Le crécelle de la sarcelle d’été, que j’aperçois vers l’éolienne, est à peine audible. J’entreprend une approche… raté. Ce canard miniature est décidément insaisissable !

8h40. Réfugiés sur un bout de terre exondé, l’alouette des champs et le chevalier guignette tendent le cou à l’approche de ce curieux objet flottant. C’est à ce moment qu’une troupe de mouettes rieuses interrompt le calme ambiant. Rapide coup d’œil: trois guifettes les accompagnent. Le spectacle est bien dans le ciel: deux barges survolent bruyamment la zone, les sarcelles vont et viennent d’un pré à l’autre. Même le mâle de l’alouette s’empresse de les rejoindre et s’élève dans les airs pour pousser sont chant caractéristique.  Et encore, depuis l’affût, ma vision étriquée m’empêche certainement d’en voir plus.

9h15. Le soleil se voile légèrement. Une bonne nouvelle:  la lumière devenait trop dure, elle sera ainsi plus diffuse. Et la chaleur moins étouffante…

9h45. Quelques minutes intenses: pendant que je photographie l’unique barge posée dans le pré, trois échasses blanches surgissent dans mon dos, virevoltant au ras de l’eau. J’assiste à une sorte de ballet où les échassiers semblent rebondir telles des marionnettes suspendues à un fil. Prise de bec, claquement d’aile… c’est la danse nuptiale qu’il est rare d’observer ici.

10h00. De retour au point de départ, je m’arrête vers les couples de corneilles et de courlis, rassemblés sur un îlot. Pour une fois, les corvidés ne sont pas la cause de l’échec de nidification : serait-ce l’heure de la réconciliation ?

2 Réponses

  1. André Bon dit :

    Magnifique reportage qui donne envie de se mettre à l’eau et d’observer.
    Très belle photo des échasses en lévitation.
    André

  2. DEVELAY Arlette dit :

    Tout est magnifique mais j’ai quand même un faible pour les échasses ; spectacle rare de ces oiseaux particulièrement élégants.
    Bravo Frédéric et merci pour ces ambiances d’une grande quiétude et très poétiques.

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