La Brenne en Bresse

20 mai 2018, Pierre de Bresse. Me voici face à l’un des plus beaux étangs du nord de la Bresse. L’ambiance y est classique à cette époque de l’année: le chant des Rousserolles turdoïde domine de part et d’autre de l’étang, couvrant presque le vacarme des Grèbes castagneux, pourtant nombreux ici, et celui de ses voisines, les Rousserolles effarvate.
Dans les airs, les Coucous vont et viennent d’un bord à l’autre, un mâle de Busard des roseaux patrouille la roselière, la femelle doit couver quelque part.

Les canards sont dispersés au loin: Fuligules milouins et morillons, Nettes rousse…  Mais ce matin, je me concentre sur le superbe Grèbe à cou noir en plumage nuptial. L’espèce est assez régulière ici durant la migration. Cette fois, le couple présent ce matin a été signalé en début de mois, et semble tenter une nidification, ce qui est exceptionnel…

Les deux oiseaux sont cantonnés au milieu de l’étang, plongeant très régulièrement à la recherche de nourriture. Puis, peu à peu, ils se rapprochent de l’écluse (c’est à dire de moi), me permettant de réaliser quelques clichés. Je ne saurais dire ce qui les attire: est-ce la profondeur de l’eau à cet endroit ? la curiosité à mon égard ? ou bien la proximité d’un nid potentiel ?

En attendant, ils paradent à quelques mètres de moi: ils se font face en secouant la tête. Je pensais assister à un accouplement au moment où la femelle se met en position, le cou tendu vers l’avant, mais le mâle ne répond pas à l’invitation. Il faut dire qu’au même moment surgit une femelle de fuligule milouin poursuivie par… 8 mâles ! En matière d’accouplement, le mâle de Canard Chipeau connait manifestement son affaire, mais lui n’a pas de concurrent.

Enfin, camouflée au milieu de la végétation, je découvre une mouette rieuse installée sur un nid. Elle semble entamer une couvaison, bien que je n’ai pas pu voir le partenaire: on est certes loin des colonies de la Dombes ou de la Brenne, mais cet étang réserve décidément des surprises.